Piste rouge ski : gestion des risques professionnels en milieu extrême

Le secteur des sports d'hiver, véritable moteur de l'économie montagnarde, génère un chiffre d'affaires annuel considérable, atteignant plusieurs milliards d'euros. Cependant, derrière le plaisir des vacances au ski se cache une réalité plus complexe : cette activité est intrinsèquement liée à des risques importants pour les professionnels qui y travaillent. La complexité du terrain, avec ses variations de pente et de neige, les conditions météorologiques changeantes et souvent extrêmes, et la cohabitation avec un public nombreux et parfois imprévisible, exposent ces travailleurs à des dangers spécifiques qui nécessitent une attention particulière. Assurer la sécurité et la santé de ces professionnels, qu'il s'agisse de moniteurs de ski, de pisteurs-secouristes, de dameurs ou de personnel des remontées mécaniques, est non seulement une obligation légale, mais également un enjeu majeur pour la pérennité et la réputation de cette industrie. Une gestion rigoureuse des risques, combinant prévention, formation et équipements adaptés, est donc indispensable pour garantir un environnement de travail sûr et pour valoriser le travail en montagne.

Description des pistes rouges

Une piste rouge, dans le jargon des sports d'hiver, se caractérise par une pente significative, généralement comprise entre 25% et 40%, et un dénivelé important, pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres. Ces caractéristiques rendent leur descente plus technique et exigent une bonne maîtrise des techniques de ski, notamment le virage parallèle et le contrôle de la vitesse. Contrairement aux pistes vertes et bleues, conçues pour les débutants et les skieurs occasionnels, les pistes rouges s'adressent aux skieurs de niveau intermédiaire et avancé, qui recherchent un défi plus important et une expérience de ski plus intense. La variabilité de la neige, avec des zones damées, des plaques de glace et des accumulations de poudreuse, la présence potentielle d'obstacles naturels ou artificiels, et les conditions météorologiques parfois difficiles, avec du brouillard, de la neige et du vent, ajoutent à la complexité de ces terrains et augmentent les risques pour les travailleurs et les skieurs.

Défis posés par le terrain

La pente accentuée des pistes rouges augmente considérablement le risque de chute, en particulier pour les skieurs moins expérimentés ou en cas de perte de contrôle. Elle rend également le contrôle de la vitesse plus difficile, ce qui peut entraîner des collisions avec d'autres skieurs ou avec des obstacles. La qualité de la neige peut varier considérablement d'un endroit à l'autre, allant de la neige damée, offrant une bonne adhérence, à la neige glacée, extrêmement glissante, ou à la poudreuse, qui peut surprendre les skieurs par son manque de consistance, ce qui affecte l'adhérence et la stabilité des skieurs. La visibilité peut également être réduite par le brouillard, la neige ou la faible luminosité, en particulier en fin de journée ou par temps couvert, ce qui rend la détection des obstacles plus difficile et augmente le risque de collision. Les rochers et les arbres situés en bordure de piste, souvent cachés par la neige, représentent des dangers supplémentaires pour les skieurs et les travailleurs.

  • Pente : Augmentation du risque de chute, difficulté accrue du freinage et de l'arrêt.
  • Variabilité de la neige : Neige dure, verglacée ou molle, impactant l'équilibre et le contrôle.
  • Visibilité réduite : Difficulté à anticiper les obstacles et les autres usagers.
  • Obstacles naturels : Roches, arbres, branches, nécessitant une vigilance constante.

Particularités de l'aménagement

Pour améliorer la sécurité et faciliter la descente, les pistes rouges sont aménagées avec un balisage spécifique, comprenant des jalons et des panneaux de signalisation de couleur rouge indiquant le niveau de difficulté et les éventuels dangers, tels que des virages serrés, des passages étroits ou des zones de forte pente. Des filets de sécurité sont installés dans les zones à risque, telles que les virages serrés ou les passages étroits, afin de prévenir les sorties de piste et de protéger les skieurs en cas de chute. Des canons à neige sont également utilisés pour compenser le manque de neige naturelle et assurer une couverture suffisante tout au long de la saison, ce qui contribue à la sécurité en évitant les zones de glace ou de terre. La signalisation, réalisée à partir de panneaux de couleur vive et de symboles clairs, est essentielle pour guider les skieurs et réduire les risques de collision.

Fréquentation

Le nombre de skieurs présents sur une piste rouge influence directement le niveau de risque et la probabilité d'accidents. Plus la fréquentation est élevée, plus le risque de collision entre skieurs, ou entre skieurs et travailleurs, augmente. Les périodes de vacances scolaires, les week-ends et les jours fériés sont généralement les plus fréquentés, ce qui nécessite une vigilance accrue de la part des travailleurs et des skieurs. En moyenne, une piste rouge peut accueillir jusqu'à 500 skieurs par heure pendant les périodes de pointe, augmentant considérablement le risque d'incidents. Il est donc crucial de respecter les règles de priorité et d'adapter sa vitesse aux conditions de la piste et à la densité des skieurs.

Identification des risques professionnels spécifiques

Les professionnels travaillant sur les pistes rouges, qu'il s'agisse de moniteurs de l'École de ski français (ESF), de pisteurs-secouristes assurant la sécurité des pistes, de dameurs préparant les pistes pour le lendemain ou de personnel des remontées mécaniques veillant au bon fonctionnement des installations, sont exposés à une variété de risques liés à l'environnement montagnard, aux équipements utilisés et à l'interaction avec le public. Ces risques peuvent avoir des conséquences graves pour leur santé et leur sécurité, allant des blessures légères aux invalidités permanentes, voire au décès. Une analyse approfondie de ces dangers est indispensable pour mettre en place des mesures de prévention efficaces et garantir un environnement de travail sûr et propice à l'épanouissement professionnel.

Risques liés à l'environnement

Les chutes sont l'un des principaux risques pour les travailleurs sur les pistes rouges, pouvant entraîner des fractures, des traumatismes crâniens et d'autres blessures graves, en particulier en cas de chute sur une surface glacée ou sur des rochers. Les avalanches représentent un danger majeur pour les pisteurs-secouristes et les dameurs, qui doivent intervenir dans des zones potentiellement instables pour sécuriser les pistes et secourir les personnes en danger. Les conditions climatiques extrêmes, telles que le froid intense, le vent violent et l'altitude élevée, peuvent provoquer l'hypothermie, les engelures, les coups de soleil et le mal aigu des montagnes, nécessitant une adaptation vestimentaire et une acclimatation progressive. Les chutes de pierres et les glissements de terrain constituent également des menaces pour les travailleurs évoluant en montagne, en particulier pendant les périodes de dégel ou après de fortes pluies.

  • Chutes : Provoquant fractures, luxations, contusions, et traumatismes crâniens.
  • Avalanches : Représentant un risque vital pour les équipes de sécurisation et de secours.
  • Conditions extrêmes : Entraînant hypothermie, gelures, et problèmes respiratoires liés à l'altitude.
  • Instabilité du terrain : Risque de chutes de pierres et de glissements de terrain, surtout au printemps.

Risques liés aux équipements et matériels

Les engins de damage, bien que nécessaires pour préparer les pistes et garantir une surface de ski optimale, présentent des risques importants en cas d'accident, notamment en raison de leur poids et de leur maniabilité limitée sur des terrains pentus et enneigés. Les collisions et les renversements sont des incidents fréquents impliquant ces machines, pouvant entraîner des blessures graves pour les conducteurs. Les remontées mécaniques peuvent également être sources d'accidents, notamment lors de l'embarquement et du débarquement, en particulier pour les personnes peu habituées à ce type d'installations. Le matériel de secours, tel que les motoneiges et les traîneaux, nécessite une manipulation prudente et une formation spécifique pour éviter les blessures et garantir l'efficacité des interventions.

Risques liés à l'activité physique

Le travail sur les pistes rouges sollicite fortement le corps, ce qui peut entraîner des troubles musculo-squelettiques (TMS) liés aux postures de travail contraignantes, aux mouvements répétitifs et au port de charges lourdes, notamment pour les moniteurs de ski et les pisteurs-secouristes. La fatigue, due au travail en altitude et aux longues heures passées en extérieur, diminue la vigilance et augmente le risque d'accident, en particulier en fin de journée. Le stress psychologique, lié aux responsabilités (secours, sécurité), à la pression du temps et à la gestion des situations d'urgence, peut également avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale des travailleurs.

Risques liés à l'interaction avec le public

Les collisions avec les skieurs représentent un risque majeur pour les moniteurs de ski, les pisteurs et les autres personnels en contact avec le public, en particulier sur les pistes rouges où la vitesse est plus élevée et la densité de skieurs plus importante. Les agressions verbales ou physiques peuvent également survenir lors de la gestion de situations conflictuelles avec les skieurs, notamment en cas de non-respect des règles de sécurité ou de comportement inapproprié. Ces incidents peuvent avoir des conséquences psychologiques importantes pour les travailleurs et nécessitent une formation spécifique à la gestion des conflits.

Analyse spécifique par métier

Les moniteurs de ski sont exposés à des risques liés à l'enseignement, aux chutes et aux collisions avec les élèves, ainsi qu'aux conditions météorologiques variables et au port de matériel pédagogique. Les pisteurs-secouristes sont confrontés aux dangers des interventions de secours, des avalanches et des conditions météorologiques extrêmes, ainsi qu'au stress lié à la gestion des urgences. Les dameurs doivent faire face aux risques liés à la conduite d'engins de damage, aux avalanches et au travail de nuit, ainsi qu'à la fatigue due aux longues heures de travail. Le personnel des remontées mécaniques est exposé aux risques liés à la manipulation des équipements et à l'interaction avec le public, ainsi qu'aux conditions météorologiques et au bruit des installations.

  • Moniteur de Ski : Chutes, collisions avec des élèves, conditions météo changeantes, port de matériel.
  • Pisteur-Secouriste : Avalanches, conditions climatiques extrêmes, stress des interventions d'urgence.
  • Dameur : Conduite d'engins lourds, travail de nuit, risques d'avalanches, vibrations.
  • Personnel des Remontées Mécaniques : Manipulation d'équipements, interaction avec le public, bruit.

Cadre législatif et normatif

La sécurité au travail en montagne est encadrée par un ensemble de lois, de décrets et de normes qui définissent les obligations des employeurs et des employés, ainsi que les responsabilités des différents acteurs de la filière des sports d'hiver. Ces textes visent à prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles, et à garantir un environnement de travail sûr et sain pour tous les professionnels évoluant sur les pistes rouges et dans les stations de ski. Il est impératif de se conformer à ces réglementations pour éviter les sanctions, protéger la santé des travailleurs et assurer la pérennité des activités de montagne.

Les lois et décrets établissent les principes généraux de la sécurité au travail, notamment en matière d'évaluation des risques, de mise en place de mesures de prévention et de formation des travailleurs. Les normes AFNOR et EN définissent les spécifications techniques des équipements de protection individuelle (EPI), des engins de damage et des remontées mécaniques, garantissant leur conformité aux exigences de sécurité. Les responsabilités des employeurs, des employés, des fabricants d'équipements et des stations de ski sont clairement définies dans ces textes, précisant les obligations de chacun en matière de sécurité et de prévention des risques. Les inspections du travail et les organismes de certification et de contrôle technique veillent au respect de ces réglementations, en effectuant des contrôles réguliers et en sanctionnant les non-conformités.

Mesures de prévention et de protection

La prévention des risques professionnels sur les pistes rouges repose sur une approche globale et intégrée qui combine des mesures de prévention primaire, visant à éliminer ou à réduire les risques à la source, des mesures de prévention secondaire, destinées à protéger les travailleurs en cas d'exposition aux risques, et des mesures organisationnelles, visant à améliorer les conditions de travail et à favoriser une culture de la sécurité. L'objectif est de réduire au maximum la probabilité d'occurrence des accidents et de minimiser leurs conséquences en cas de survenue. Une stratégie proactive et structurée, impliquant tous les acteurs de la station de ski, est essentielle pour garantir la sécurité des travailleurs et valoriser le travail en montagne.

Prévention primaire

L'analyse des risques est la première étape de la prévention primaire, permettant d'identifier les dangers spécifiques à chaque poste de travail et à chaque activité, en tenant compte des caractéristiques du terrain, des conditions météorologiques et des interactions avec le public. Un plan de prévention adapté aux risques identifiés doit ensuite être élaboré et mis en œuvre, définissant les mesures à prendre pour éliminer ou réduire les risques, les responsabilités de chacun et les ressources à mobiliser. L'aménagement des pistes, avec un balisage clair et visible, la mise en place de filets de sécurité et l'entretien régulier de la surface, contribue également à la prévention des accidents. Le choix des équipements, avec une sélection rigoureuse des EPI et des matériels conformes aux normes de sécurité, est un autre élément clé de la prévention primaire. L'information des travailleurs, avec la diffusion de consignes de sécurité claires et précises, la sensibilisation aux risques et la promotion d'une culture de la sécurité, est indispensable pour garantir l'efficacité des mesures de prévention.

Prévention secondaire

Les équipements de protection individuelle (EPI), tels que les casques, les protections dorsales, les lunettes de soleil, les gants, les vêtements chauds et imperméables, et les chaussures de sécurité adaptées, protègent les travailleurs contre les risques spécifiques à leur activité, en réduisant la gravité des blessures en cas d'accident. Les équipements de sécurité collective, tels que les filets de sécurité, les balises de signalisation, les systèmes de communication radio et les dispositifs d'alerte en cas d'avalanche, contribuent également à réduire les risques en assurant une protection collective et en facilitant les interventions de secours.

Protection collective

Les systèmes de retenue, comme la protection antichute et les harnais de sécurité, sont indispensables pour le travail en hauteur, par exemple sur les pylônes des remontées mécaniques ou lors de l'installation de filets de sécurité. Les dispositifs de sécurité sur les engins de damage, tels que les ceintures de sécurité, les systèmes anti-renversement et les dispositifs de freinage d'urgence, protègent les conducteurs en cas d'accident et limitent les conséquences des collisions.

Mesures organisationnelles

La rotation des postes permet de limiter l'exposition aux risques et de prévenir la fatigue, en alternant les tâches les plus pénibles et les plus exposées. Des temps de repos réguliers, avec des pauses fréquentes et une durée de travail adaptée, sont nécessaires pour éviter l'épuisement et maintenir un niveau de vigilance élevé. L'adaptation de l'activité aux conditions météorologiques, par exemple en suspendant les activités en cas de conditions dangereuses, telles que le brouillard, la neige ou le vent violent, est une mesure de prévention essentielle. La communication et la coordination entre les différents services de la station de ski, avec des échanges réguliers d'informations sur les conditions de sécurité et les incidents survenus, contribuent également à améliorer la prévention des risques.

  • Rotation des Postes : Diminuer l'exposition prolongée à des tâches répétitives ou dangereuses.
  • Temps de Repos : Assurer des pauses régulières pour maintenir la concentration et réduire la fatigue.
  • Adaptation Météo : Ajuster ou suspendre les activités en cas de conditions dangereuses (vent, brouillard).

Formation et sensibilisation

La formation et la sensibilisation des travailleurs sont des éléments essentiels de la prévention des risques professionnels. Une formation adéquate permet aux travailleurs d'acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour identifier les dangers, utiliser les équipements de protection, adopter les comportements sécuritaires et réagir efficacement en cas d'urgence. La sensibilisation permet de maintenir un niveau de vigilance élevé, d'encourager la participation de tous à la prévention des risques et de promouvoir une culture de la sécurité au sein de la station de ski. La formation doit être adaptée aux spécificités de chaque métier et aux risques propres à chaque activité.

Importance de la formation

La formation à la sécurité générale permet aux travailleurs de connaître les risques, d'utiliser les EPI, de prodiguer les premiers secours et de connaître les procédures d'évacuation en cas d'urgence. La formation spécifique au métier permet d'acquérir les techniques de ski adaptées au travail, d'utiliser les engins de damage en toute sécurité, de maîtriser les procédures de secours en avalanche et de gérer les situations conflictuelles avec les skieurs. La formation continue permet de mettre à jour les connaissances et les compétences, de s'adapter aux nouvelles technologies et de prendre en compte les évolutions de la réglementation.

Contenu des formations

Les formations combinent généralement une formation théorique, portant sur les principes de la sécurité, les réglementations, les risques et les mesures de prévention, une formation pratique, permettant de mettre en œuvre les connaissances acquises, d'utiliser les équipements de protection et de s'exercer aux gestes de secours, et des mises en situation réelle, permettant de simuler des situations d'urgence et de s'entraîner à réagir efficacement. Les formations peuvent être dispensées par des organismes spécialisés, par les services internes de la station de ski ou par des professionnels expérimentés.

  • Sécurité Générale : Connaissance des risques, utilisation des EPI, premiers secours, évacuation.
  • Spécifique au Métier : Techniques de ski, utilisation d'engins, secours en avalanche, gestion des conflits.
  • Continue : Mise à jour des connaissances, nouvelles technologies, évolutions réglementaires.

Sensibilisation aux risques

La sensibilisation aux risques peut se faire par le biais de campagnes d'information, diffusant des messages de prévention sur les panneaux d'affichage, les écrans de la station de ski et les réseaux sociaux, d'affichage de consignes de sécurité claires et visibles sur les pistes, dans les locaux de travail et dans les remontées mécaniques, et de réunions d'information régulières, permettant de discuter des incidents survenus, de partager les bonnes pratiques et de renforcer la culture de la sécurité. La participation active des travailleurs aux actions de sensibilisation est essentielle pour garantir leur efficacité.

Gestion des urgences

Malgré les mesures de prévention, les accidents peuvent survenir. Il est donc essentiel de mettre en place des protocoles d'intervention en cas d'urgence, de disposer des équipements de secours nécessaires et d'assurer la coordination des secours. Une gestion efficace des urgences peut permettre de limiter les conséquences des accidents, de réduire la gravité des blessures et de sauver des vies. La rapidité et l'efficacité des secours dépendent de la préparation et de la coordination de tous les acteurs.

Protocole d'intervention en cas d'accident

Le protocole d'intervention en cas d'accident comprend l'alerte des secours, en composant le numéro d'urgence 112 et en fournissant des informations précises sur le lieu de l'accident, la nature des blessures et le nombre de victimes, le secours immédiat à la victime, en prodiguant les premiers soins et en assurant sa protection contre le froid et les intempéries, et l'évacuation vers un centre de soins, en utilisant les moyens de transport adaptés et en assurant un suivi médical approprié. L'alerte des secours doit être rapide et précise, en indiquant la localisation de l'accident et la nature des blessures. Le secours immédiat consiste à prodiguer les premiers soins à la victime, en attendant l'arrivée des secours professionnels. L'évacuation doit être réalisée dans les meilleures conditions possibles, en utilisant les moyens de transport adaptés.

Équipements de secours

Le matériel médical de base inclut une trousse de premiers secours complète, contenant des compresses stériles, des pansements, des antiseptiques, des analgésiques et d'autres médicaments essentiels, et un défibrillateur, permettant de réanimer une personne en arrêt cardiaque. En cas de risque d'avalanche, il est crucial d'avoir un DVA (détecteur de victimes d'avalanches), une pelle et une sonde, permettant de localiser et de secourir les personnes ensevelies sous la neige. Des motoneiges, des traîneaux et des hélicoptères peuvent être utilisés pour l'évacuation des victimes, en fonction du terrain et de la gravité des blessures.

Coordination des secours

Les pisteurs-secouristes, les médecins, les pompiers et les gendarmes jouent un rôle essentiel dans la coordination des secours. Une communication efficace entre les différents acteurs est indispensable, en utilisant des radios, des téléphones portables et d'autres moyens de communication. Un plan de secours doit être établi pour organiser et coordonner les interventions, en définissant les rôles et les responsabilités de chacun. Le numéro d'urgence à composer est le 112, accessible depuis tous les téléphones.

  • Pisteurs-Secouristes : Premiers intervenants, connaissent le terrain, prodiguent les premiers soins.
  • Médecins : Diagnostiquent et stabilisent les blessés avant leur évacuation.
  • Pompiers et Gendarmes : Apportent un soutien logistique et sécurisent la zone d'intervention.

Études de cas et exemples concrets

En janvier 2023, un dameur a été blessé lors d'un renversement de son engin sur une piste rouge du domaine skiable des Trois Vallées. L'enquête a révélé que l'accident était dû à une vitesse excessive et à un manque de visibilité en raison du brouillard dense. Cet incident a souligné l'importance du respect des consignes de sécurité et de l'adaptation de la conduite aux conditions météorologiques. Suite à cet accident, la station a renforcé la formation des dameurs et a investi dans des systèmes de guidage GPS pour améliorer la sécurité en cas de faible visibilité. D'après les statistiques, 60% des accidents sur les pistes impliquent une vitesse excessive des skieurs ou des conducteurs d'engins.

Dans une autre situation, en février 2024, un moniteur de ski de l'ESF a subi une collision avec un skieur imprudent sur une piste rouge du domaine skiable de Chamonix. L'analyse a mis en évidence la nécessité d'une meilleure sensibilisation des skieurs aux règles de sécurité et à la prévention des collisions, notamment en période de forte affluence. Des campagnes d'information et des panneaux de signalisation plus visibles ont été mis en place pour améliorer la sécurité sur les pistes et rappeler aux skieurs leur responsabilité. Les données indiquent que 20% des accidents sont dus à un manque de respect des consignes de sécurité de la part des skieurs.

Innovations et tendances futures

Les nouvelles technologies et les nouvelles approches de la gestion des risques offrent des perspectives prometteuses pour améliorer la sécurité sur les pistes rouges et réduire le nombre d'accidents du travail. L'utilisation de drones, de systèmes de géolocalisation, de capteurs de neige et d'intelligence artificielle peut contribuer à prévenir les accidents, à optimiser les interventions de secours et à améliorer la gestion des risques. L'ergonomie des postes de travail et la promotion de la culture de la sécurité sont également des pistes à explorer pour créer un environnement de travail plus sûr et plus agréable.

Technologies innovantes

Les drones peuvent être utilisés pour la surveillance des pistes et la recherche de victimes en avalanche, augmentant la rapidité des interventions et permettant de couvrir de vastes zones en un temps record. Les systèmes de géolocalisation permettent de suivre les travailleurs et les engins de damage en temps réel, améliorant la coordination des secours et permettant de détecter rapidement les incidents. Les capteurs de neige permettent de mesurer la qualité de la neige, de détecter les zones à risque et de prédire les risques d'avalanche avec une plus grande précision. L'intelligence artificielle peut analyser les données collectées par les capteurs et les systèmes de surveillance pour identifier les zones à risque, anticiper les accidents et optimiser les mesures de prévention. Par exemple, une station dans les Alpes Autrichiennes utilise un système d'IA pour analyser la formation de glace sur les pistes et ajuster automatiquement le système de canons à neige.

Selon une étude préliminaire menée par une station de ski pilote, l'utilisation de drones équipés de caméras thermiques pour la surveillance des pistes pourrait réduire les temps d'intervention en cas d'avalanche de près de 15%. Les capteurs de neige, quant à eux, permettraient une prévision plus précise des risques d'avalanche, réduisant ainsi les interventions inutiles et limitant l'exposition des secouristes aux dangers. L'investissement initial dans ces technologies représente un coût important, mais les bénéfices en termes de sécurité et de réduction des coûts à long terme sont considérables.

Nouvelles approches de la gestion des risques

  • Modélisation des Avalanches : Utilisation de modèles mathématiques sophistiqués pour prédire les zones à risque.
  • Ergonomie des Postes : Conception d'outils adaptés, visant à réduire les tensions physiques et les TMS.
  • Culture de Sécurité : Implication de chaque individu dans l'identification et la prévention des dangers.

La modélisation des avalanches, grâce à des logiciels de simulation performants, permet de prédire les zones à risque et d'optimiser les itinéraires de damage, en minimisant l'exposition des dameurs aux dangers. L'ergonomie des postes de travail, avec la conception d'équipements et d'outils adaptés aux besoins des travailleurs, permet de réduire les tensions musculaires, de prévenir les troubles musculo-squelettiques et d'améliorer le confort au travail. La promotion de la culture de la sécurité, avec la sensibilisation aux risques, la communication ouverte et le partage des bonnes pratiques, encourage la communication, la participation et la responsabilisation de tous les acteurs de la station de ski. La mise en place de ces nouvelles approches nécessite une collaboration étroite entre les employeurs, les employés et les professionnels de la sécurité.

L'activité sur les pistes rouges exige une conscience aiguë des dangers potentiels, une formation rigoureuse, une mise en œuvre scrupuleuse des mesures de sécurité et une culture de la prévention partagée par tous les acteurs. 150000 jours de travail sont effectués chaque saison dans les stations françaises, soulignant l'importance de la sécurisation des emplois. Les employeurs doivent s'engager à fournir un environnement de travail sûr et à former adéquatement leurs employés, en investissant dans les équipements de protection et en favorisant la communication. Les employés, quant à eux, doivent respecter les consignes de sécurité, signaler tout danger potentiel et participer activement à la prévention des risques. La vigilance de chacun est la clé d'une saison réussie, tant sur le plan économique que sur le plan humain.